Je n’ai pas l’intention de mourir tout de suite. Ni de moi-même, ni dans un accident ni rien. Mais… ça pourrait arriver. Je n’ai pas grand chose a céder. Pas de fortune a léguer. Mais j’ai mon trésor a moi. Tout mes journaux. Ça ne vaut rien pour tout les autres êtres humains de cette planète. Mais pour moi… c’est ce que je possède de plus précieux.
C’est la plus grande chose que je vais laisser sur cette Terre après mon départ. Ces cahiers sont ma grande Création.
J’ai aucune idée de ce qui se passe pour nous quand on meurt. Je veux parler de l’après, de l’autre cote, tout ça. Mais ces cahiers seraient ma façon de continuer a être un peu présente ici. C’est genre… mon fantôme.
Je me mets a la place de ma famille si je mourrais ce soir. Je ne saurais pas quoi faire de tout ces écrits, a leur place. J’imagine qu’ils les rangeraient au sous-sol et que… Peut-être qu’un de mes neveux et nièces les trouverait en fouillant chez leurs grands-parents un après-midi de dimanche pluvieux. Ils seraient peut-être assez grands pour les lire.
C’est pas ce que je veux. Je ne veux embarasser personne. Ce ne serait pas grave pour moi si ma famille lisait ces écrits. Mais j’ai peur que ça leur fasse du mal a eux. J’aurais peur qu’ils ne me reconnaissent pas. J’aurais peur qu’ils aient trop de peine.
Enfin bref. J’aimerais bien les léguer a mon psy. Parce que c’est mon psy, et que c’est le seul lien qui nous unis lui et moi. Il saurait quoi faire. Avec bien moins d’affect que ma famille. Je lui dirais qu’il pourrait les lire ou ne pas les lire, comme il voudrait. Il pourrait les refourguer a l’un de ses étudiants/stagiaire/collègue. Quelqu’un qui verrait de l’intérêt dans les écrits d’une jeune femme dépressive/agoraphobe.
Mais peut-être que dans le fond, tout le monde s’en tape.
A réfléchir.