Quand je serais grande...
Aujourd’hui, j’ai vingt-deux ans. Et purée, j’ai hâte de grandir encore ! D’être… quel est le mot ? posée ? calée ? dans ma vie. Je suis sûre qu’il y a un terme pour dire ça, mais je ne le trouve pas.
Quand j’étais petite, je rêvais d’avoir 17 ans. De mon point de vue, c’était l’âge le plus merveilleux à avoir. Bon… quand j’ai eu mes 17 ans, j’étais hospitalisée en pédopsychiatrie. Désolée à la petite fille que j’étais. Je rêvais d’avoir mon appartement. Je m’imaginais aussi avoir un copain (comme Mat dans 7 à la maison...) et… un bébé.
Heureusement pour moi, je n’ai rien de tout cela aujourd’hui. Ah si ! L’appartement. Mais bon, ce sont toujours mes parents qui payent le loyer (et c’est un problème pour moi. Et pour eux aussi...).
Je ne déteste pas ma vie aujourd’hui. C’est beaucoup mieux que ça n’a été. Je m’entend bien avec ma famille, j’ai un toit sur la tête, je mange à ma faim. J’ai un psy exceptionnel. Nan, ma vie est assez cool.
Mais ! Ce n’est pas satisfaisant.
Ces dernières années, ces derniers mois, j’ai énormément grandie. Ma mère préfère le terme "changée". Mais moi, j’ai le sentiment d’avoir grandi. Je me connais mieux, je suis plus proche de moi-même, plus solide, plus forte. Et ça fait… mais tellement de bien. Et de ça, j’en veux encore, j’en veux plus !
En ce moment, je suis à la quête de mon autonomie, de mon indépendance. On pense tout de suite à l’aspect financier quand je dis ça. Il y a de ça, en effet. Mais pas que. Je veux pouvoir faire mes choix seule, sans tenir compte des avis des autres. Je veux pouvoir prendre le bus toute seule, créer mon entreprise, me faire refaire les seins si j’en ai envie ! J’ai besoin, genre vraiment besoin, d’autonomie.
Et quand je pense à ce que je voudrais être plus tard, dans dix ans par exemple, et bien je pense à une femme autonome. Qui s’assume. Je me vois rayonnante. Épanouie.
J’aurais mon appartement, dont je paierais le loyer. Il y aurait une chambre et un grand bureau. Dans cette pièce je pourrais tout faire, de la peinture, du modelage, écrire un roman,... tout ! Je n’aurais pas d’amoureux mais un genre d’ami-amant. J’aurais peut-être un petit chien. Au moins un lapin nain. Mais alors, surement pas d’enfant!
J’aurais un boulot qui me plait. Peut-être cette entreprise, une idée qui me trotte dans la tête. Ou bien je travaillerais dans un hôpital. Ou un musée ? Ou alors à la rédaction d’un magasine ? Je ne sais pas, mais j’y serais heureuse. Je serais limite triste les dimanches après-midi, loin de mon travail et de mes chères collègues.
Mais en attendant je suis là… Je ne sais pas comment m’y prendre pour y parvenir… J’ai l’impression d’être bloquée. Comme… dans une cage.
Établie ! c’est le mot que je cherchais tout à l’heure, je rêve d’être établie !
Mais ouais, tellement de choses sont difficiles pour moi aujourd’hui… Je dois voir le bon côté des choses, ça bouge. Je reprends le tram ! Un peu… je n’en n’abuse pas non-plus hein...
Tout ça demande du temps, de la patiente.
Ça me fait trop "rire" quand je rencontre quelqu’un et que je lui dit que je suis dépressive et qu’il me répond un truc du style "ah, moi aussi j’ai déjà fait une grosse dépression pendant un mois!". Ok. Tu te fous de ma gueule ? Un grosse dépression, ça dure pas un mois. On met des années à s’en remettre mec...
Mais en même temps, je ne suis peut-être pas dépressive. Peut-être que je suis borderline ? Ou alors schizophrène ? Ou rien du tout. Juste moi et une chimie de cerveau un peu rouillée… En même temps, avec le peu d’info que je donne à mes psychiatres, pas facile pour elles d’établir un diagnostic… Je suis une vilaine patiente, mouahaha.
A ce propos, j’ai rendez-vous demain avec ma "nouvelle" pas si nouvelle psychiatre… avec mes parents aussi. J’ai pas… j’ai pas… comment dire… j’ai pas trop hâte.
Bref, ce que je voulais dire, c’est que j’ai trop hâte d’avoir trente ans, yeah !
(j’arrête cet écrit parce que ça deviens n’importe quoi.)