Optima

Me raser les cheveux...

Il y a presque deux ans, je me suis rasée les cheveux. Je suis parfois très nostalgique de cette période, mais en même temps… attention, grand moment de vérité : les cheveux, ça met du temps à pousser.

Je me coupe les cheveux moi-même depuis quelques années. Je n’aime pas trop aller chez le coiffeur, je m’y sent mal à l’aise. Ce ne serait peut-être plus le cas aujourd’hui, mais quand j’ai commencé à me les couper moi-même, j’étais très silencieuse et je redoutais de devoir discuter avec la ou le coiffeur. Me couper les cheveux moi-même est quelque chose qui me stresse énormément, mais c’est aussi quelque chose que j’aime faire. Je suis à fond dans ce que je fais, et je ne pense à rien d’autre. C’est aussi un moment où je dois me faire confiance. Où je dois être indulgente si ça ne va pas comme je veux. J’ai appris mes petites techniques. Oui, c’est quelque chose que j’aime faire. J’ai déjà coupé deux fois les cheveux de ma grande sœur. La dernière fois, c’était vraiment pas mal. Et puis je suis fière de pouvoir dire « c’est moi qui l’ai fait ! ».
J’ai eu longtemps les cheveux au niveau des épaules ou un peu plus court. Ce n’était donc pas trop compliqué à couper. Mais j’ai voulu avoir les cheveux courts. Alors je me suis lancée dans du plus courts. Je suis restée ainsi quelques mois à des longueurs plus ou moins courtes. Mes cheveux sont très raides et tout droits donc… un peu sans volume quoi. J’aimais bien quand j’avais les cheveux courts et que je sortais de la douche et qu’ils étaient complètement en pétard. Ça m’amusait !

Un jour, alors qu’ils commençaient à y avoir un peu trop de longueur pour la coupe courte que je voulais, j’ai décidé de les couper à nouveau. Sauf que… j’ai coupé beaucoup trop court derrière. J’ai réfléchit à ce que je pouvais faire, mais je n’ai vu qu’une solution : la tondeuse. J’ai enfilé un bonnet, et je me suis rendue à Carrefour. J’y achète donc une tondeuse, puis je rentre chez moi. Je tombe sur la dame du recensement. On rentre donc chez moi, c’est le bordel, mais surtout, il fait super chaud et je transpire, mais je ne peux pas enlever mon bonnet, c’est le chantier là dessous ! Heureusement, elle était très gentille et ça a été rapide. Je me retrouve donc seule avec la tondeuse. Au début, je pensais me raser juste sur les côté et derrière. Ce que je fais. Sauf que le résultat… ne me plaît pas. Alors je décide de tout tondre. Et me voilà avec pas plus de quelques petits millimètres de cheveux sur la tête.

La toute première personne de mon entourage à m’avoir vu ainsi, c’est mon petit frère. On était dans la rue avant un entretient avec mon psy. Il a dit, je crois, un truc comme « ah ouais ! Quand même ! ». Entre nous deux, c’est lui qui avait clairement les cheveux les plus longs ! Puis mon psy a profiter de l’occasion pour essayer de m’énerver (j’ai tendance à être de marbre avec lui) en disant que j’y avais été un peu fort quand même. Je lui ai juste répondu « bah ouais. ».
Je n’ai jamais eu de réflexion vraiment désagréable, ou d’insulte, ni de mon entourage, ni d’inconnus dans la rue. Les gens me regardaient un peu plus qu’aujourd’hui. Je me faisais draguer pour ça dans la rue. Un jour, je comme à parler avec un type et il me dit « I like your style ! ». Je lui dit, modeste, « oh, c’est juste un jean et un t-shirt !  » Et il montre du doigt ma tête. Ah oui, ça...
Je sais que ma famille n’aimait pas trop. En tout cas, quand je dis à ma mère que je veux le refaire, me raser les cheveux à nouveau, elle dit « oh non ! Fais pas ça ! ». Mais je commence à prendre de l’indépendance avec mes cheveux et… ils vont bien finir par s’habituer à mes folies capillaires. Ma mère et ma sœur ne se feront jamais (genre jamais de la vie) une coloration, mais elles n’ont pas hurlées au drame en me voyant avec les cheveux rouges récemment.
Après, je n’avais pas de boulot, je n’allais pas en cours non plus. Je ne sais pas si j’aurais réussie à assumer dans d’autres circonstances.

Je ne les ai plus jamais rasés depuis. Si aujourd’hui je le refaisais, je les laisserais tout courts quelques mois avant d’entamer la repousse. La repousse, justement, n’a pas toujours été très drôle. Certaines coiffures sont plus difficiles à assumer pendant la repousse, que le fait d’avoir les cheveux rasés. Je me retrouvais avec des longueurs dans la nuque (que je coupais) et rien sur le crâne. Je n’arrivais pas à trouver de belles coiffures. Il fallait juste… attendre. Et passer quelques mois de sa vie recluse chez soi. Nan. Mais si j’avais pu faire un accéléré au niveau capillaire, je l’aurais fait. Ça m’a pris vraiment du temps avant de retrouver une masse uniforme et une coupe qui me plaît à peu près.

Oui, parfois ne pas avoir de cheveux me manquait. Je passais parfois mes mains dans les cheveux de mon frère, émerveillée par cette sensation que je ne connaissais plus. Mais avoir les cheveux rasés, bon dieu, c’est plein d’avantages ! Aucun temps de séchage, aucun problème de coiffure, de cheveux dans la figure quand il y a du vent, des douches rapides.
Ça me manque. Mais en même temps, j’aime bien mes cheveux. Je me suis lancée dans les colorations permanentes. Je le fais moi-même, et comme la coupe, ça me stresse, mais j’aime beaucoup ça. J’aime beaucoup les laver (tout les jours, c’est pas bien, je sais). J’aime observer les reflets qu’ils ont en fonction de la luminosité.

J’aimerais bien me lancer dans des choses un peu plus funky. Tester du rose, du bleu. Mais je ne suis pas très riche et ça me parait encore compliqué. Je pense vraiment qu’un jour je les recouperais courts, alors tant que j’ai un peu de longueurs, j’en profite. Pour l’instant je suis sur un rouge pas très pétant. Ce qui me va très bien, je ne veux rien de flashy (comme la coloration rouge d’une voisine!).
Je préfère porter des couleurs un peu pallottes que très flashy, limite fluo. Mais bon, j’ai arrêté de fumer il y a quelques semaines, je vais bientôt ne plus avoir de frais de substituts nicotiniques alors… je profiterais peut-être d’avoir un peu plus d’argent pour tenter des choses… affaire à suivre !
Pour l’heure, je dois me couper les cheveux, mais je n’ai pas le courage de m’y mettre ! On va dire que c’est parce que je suis malade… Quand à la coloration, mes racines ne sont pas encore trop voyantes (la couleur par contre, devient vraiment fadasse) alors j’attends encore un peu, pour la santé de mes cheveux, pour celle de mon porte monnaie.

Je suis dans une période de ma vie où j’ai besoin de changements (j’en reparlerais peut-être), alors qui sait, dans deux jours j’aurais peut-être juste une mèche de cheveux roses et le reste du crâne rasé. Je commence à me faire à l’idée qu’il faut être prêt à tout avec moi…

Parfois je me trouve fade, physiquement. Tellement banale, invisible. Mais parfois, c’est une chose que j’aime bien, comme si je me cachais derrière toute cette… « normalité ». Je ne sais pas si actuellement je serais prête à assumer une coiffure un peu fi-folle… Mais en même c’est un bon exercice. Et c’est parfois plus facile de s’assumer quand on a un truc concret et assez artificiel à assumer que quand on doit s’assumer soi. C’est un peu comme se cacher derrière un costume, jouer un rôle…

Le truc aussi c’est que quand je me suis rasée les cheveux, j’étais beaucoup plus mince que je ne le suis aujourd’hui… Et je ne suis pas sure du résultat que ça donnerait si ce soir je me rasais à nouveau… Bon, je vais le faire, je reviens dans une heure pour te dire ce que ça donne. Nan, c’est pas vrai.

J’aime bien parler de mes cheveux, donc je viendrais sûrement te le dire s’il y a du changement, comptes là-dessus !