Le cannabis et moi.
J’ai envie d’aborder le sujet de la drogue. Tout particulièrement de l’herbe, de la marijuana, du shit, de la beuh,... du cannabis quoi. Parce que j’ai des petites chose à en dire, à raconter à ce sujet.
Avant toute chose, je tiens à dire que j’ai vraiment des problèmes d’ordinateur ces derniers jours. Je vais essayer de le mettre en réparation samedi, donc pendant quelques temps je serais sans ordi (mon dieu, comment je vais faire?!) donc pour écrire… ça va être compliqué ! Mais j’ai espoir que d’ici peu de temps tout soit rentré dans l’ordre et que je puisse écrire tout le temps si j’en ai envie !
Il y a eu des histoires avec le cannabis avant même que je sache ce que c’était. Le meilleur ami de mon frère s’était fait pincer bêtement par les flics quand ils étaient lycéens. Je n’était donc qu’en primaire. Ça avait fait des histoires parce que les parents du meilleur ami de mon frère avait accusé mon frère, qui aurait eu une mauvaise réputation sur leur fils, blablabla. C’était tendu à la maison...
Après il y a eu une autre histoire quand j’étais au collège. Mais pareil, personne n’avait trop voulu nous expliquer à nous « les petits » ce qu’il se passait. Je me souviens de mon père dans le couloir qui faisait la moral à mon frère et ses copains...
Et puis, j’ai eu l’âge que ça me concerne moi. Au collège je suis tombée très amoureuse, genre trop amoureuse d’un gars qui fumait du shit, et qui prenait même d’autres trucs. Je savais que lui et ses potes pouvaient y aller fort avec l’alcool et tout le reste, mais je ne savais pas à quel point vraiment. Je me souviens que j’avais toujours peur qu’il fasse une overdose et qu’il meurt (eh si, j’avais peur de ça). J’étais angoissée certains weekend, quand je savais qu’une fête était prévu, où il irait. J’ai assez rapidement pris la décision que si on se mariait ensemble et tout, je ne ferais pas d’enfant avec lui, pas avec son sperme. Je ne voulais pas avoir de bébé handicapé à cause de ça…
Au collège, ça n’a pas été difficile pour moi de résister à la tentation de goûter à tout cela. Il n’y avait tout simplement aucune tentation. Je ne sortais pas le weekend et les gens avec qui je traînai, ne fumaient pas, au pire, du tabac seulement.
Puis, je suis entrée au lycée. Là c’était une autre histoire. Je ne sais pas si c’est partout pareil, mais dans le lycée dans lequel j’étais… il y avait beaucoup de fumeur de cannabis. Il y avait même quelques dealers dans ma classe. Je me suis retrouvée plusieurs fois à en discuter avec des gens qui connaissaient bien le domaine. On me présentait la chose comme quelque chose de vraiment cool. J’ai commencé à fumer du tabac (pour impressionner mon amoureux du collège, Alban -on reparlera de lui-). J’allais super mal psychiquement. J’étais… ouais, vraiment déprimée. J’avais envie de tester, dans l’espoir que ça me fasse du bien. Que ça me détende. Que ça anesthésie ma douleur. Je n’avais pas vraiment l’occasion de tester en tirant sur le join de quelqu’un d’autre. Je n’étais pas si proche que ça des fumeurs. Et mon but n’était pas d’entraîner mes amies là-dedans. Et puis en fait, je crois que je voulais le faire seule. Je ne le faisais pas pour… prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. J’en ai acheté. J’ai passé commende à Kévin. J’avais confiance en lui. Je sentais qu’il n’allait pas m’arnaquer, il avait un côté bienveillant. Sauf que… le jour où je devais le lui acheter, il était absent. Alors c’est Victoria qui m’a vendu ce bout de shit. Un jour où l’autre, je vais t’expliquer à quel point entre Victoria et moi, ce n’était pas l’amour. Elle a décidé de me le remettre en cours d’SVT, alors que la prof s’était absentée. Je lui ai que je ne voulais pas le faire là, devant tout le monde, avec le risque que la prof débarque à n’importe quel moment. J’imaginais la chose plutôt dans un coin de couloir, discrètement. Mais elle a insisté, elle est venu jusqu’à ma table. Elle m’a passé le petit bout de shit et moi les 10 euros. A la pause, j’ai été au toilettes pour étudier ça. Bien sur, toute la classe savait que j’en avais acheté du coup. Merci la discrétion. C’était un bout vraiment petit, à peine un gramme je crois (oui, j’ai pesé). Mais bordel, ça sentais trooooop bon. J’aime encore et je crois que j’aimerais toujours cette odeur !
Pour tester, j’ai attendu d’avoir la maison pour moi toute seule. Je savais à peu près comment il fallait préparer le truc. Alors j’ai roulé mon petit join tranquillement. Et puis, je l’ai fumé. Sauf qu’en fait, je ne me suis pas vraiment sentie bien après. Je tremblais, j’avais froid. J’étais vraiment mal. Ça m’a fait ça plusieurs fois. Alors j’allais prendre une douche pour être sur de ne pas avoir l’odeur sur moi et je m’allongeais sur mon lit. Je ne pensais plus à rien. J’attendais que ça passe en somnolant. C’était loin de la sensation de bien être à laquelle je m’attendais. Pourtant, j’ai fini ce bout de shit. Parce que d’une certaine façon, ça me faisait du bien. Ça doit être un truc comme le principe de la scarification. Du mal qui fait du bien.
Puis, Tom est arrivé dans notre lycée un peu avant la fin de la seconde. Il s’était fait virer de l’autre lycée de la ville et j’avais entendu parler de son arrivée avant même de le voir. C’était un événement. Il m’a tout de suite plu. Donc pendant le reste de l’année scolaire, j’ai passé mon temps à donner de violent coup de coude dans les cotes de ma meilleure amie dès qu’il était dans les parages. J’étais genre… amoureuse de loin. Puis, à la rentré suivante, nous avions tout les deux redoublés et je me suis retrouvée dans sa classe. Le pied. Sauf que toutes les gamines qui avaient un an de moins que nous étaient totalement amoureuses de lui aussi. Enfin je m’égare, on reparlera de lui une autre fois. Le truc, c’est qu’il était un très grand fumeur. Genre de shit et compagnie. J’ai eu la chance de pouvoir partager quelques moments avec lui. Je n’étais pas aussi sexy que les filles à papa de ma classe, mais je rencontrais un peu les mêmes difficultés que Tom au lycée. Ce qui nous a rapproché. J’ai eu la chance de pouvoir avoir de vraies discussions avec lui. Mais certains jours… il n’y avait rien à tirer de lui, il était complètement défoncé. Il ne pouvait même pas aligner trois mots. Désolant. Une fois, je discutais avec lui dans la rue, une bonne discussion, et des gens qui le connaissaient sont passés. Il leur a dit qu’il n’avait pas fumé de la journée (il était genre 15 heures?) et ces personnes ne l’ont pas cru. Il allait… il était… tellement réceptif, vivant,... c’était génial. Une autre fois, un matin vers 11 heures, toujours dans la rue, je discutais avec un autre gars et il est passé par là. On lui a dit bonjour. Sauf que cette fois, il avait déjà fumé deux joins… Tom était un gars intelligent, talentueux, charmant, bien élevé, et beau mec avec ça. Ça me rendais folle qu’il se perde dans la fumette. J’avais tellement envie de le sortir de là… Mais je ne pouvais rien faire. A la différence de beaucoup de lycéen, il ne fumais pas juste avec ces copains en soirée le weekend. Il fumait toujours… Il était dépendant.
Cette même année, mon frère est entré au lycée. Il a à son tour découvert le cannabis avec ses copains. Mais contrairement à moi, il n’a pas juste tester. Il s’est vraiment mis à fumer. Pas hyper souvent, mais… toujours ça de trop… A un moment c’est vraiment devenu limite et j’ai eu peur pour lui.
Un jour, je l’ai surpris en train de fumer avec un pote (Fabien) et Tom. Je ne lui pas fait la morale du tout, je me suis assise avec eux. Et puis, je ne sais plus trop comment ça s’est passé. J’en ai parlé avec Fabien par texto. Lui fumait beaucoup et c’était un peu chiant, parce qu’il avait… il valait mieux que ça. Enfin, il m’a dit que c’était Tom qui les avait fournis. Ouais, je sais plus trop ce qui s’est passé. J’ai écrit une lettre à Tom où je lui en parlais. Il m’a répondu par texto, comme quoi il ne savait pas que Simon était mon frère et qu’il s’excusait de l’avoir fait fumer. Et là, je me suis un peu énervée, en lui disant qu’ils étaient tous des frères, des amis, des fils, des amoureux,... Qu’il y avait toujours quelqu’un qui tenait à eux et à qui ça faisait du mal de les voir partir en… mec tout mou.
Je n’ai aucune idée de ce qu’est devenu Tom… j’aimerais bien savoir...
En revanche, en ce qui concerne mon frère, je le sais (en partie, il ne me dis pas tout!). Simon a continué à fumer. Il l’a fait pas mal pendant ses études. Une fois, on l’a fait tout les deux. Et c’était mon meilleur join de tout les temps. On était chez lui, allongé devant un film (un truc simple, Marsupilami quelque chose). On se passait le join. Et rapidement, ça a eu de l’effet sur moi. C’était de l’herbe et non du shit. J’avais un peu la nausée et envie de faire pipi toute les cinq minutes, mais surtout… mon cerveau se déconnectait de la réalité. C’était… j’en garde un bon souvenir ! Parfois mon frère me demandais si je comprenais le film. Et j’étais complètement perdu ! Attends, mais c’est qui lui d’abord ? Et pourquoi ils sont dans le sable ? Comment ils sont arrivés là ? ! Et après je me suis endormie comme un bébé.
Je ne sais pas trop s’il consomme encore aujourd’hui, mais beaucoup moins qu’avant je pense. Déjà, il a arrêté de fumer (du tabac), donc… J’essaierais peut-être d’aborder le sujet un de ces jours...
Moi, j’ai encore fumé une fois après celle-ci. Mais c’était avec des inconnus, alors je ne voulais pas perdre les pédales. J’ai tiré quelques taff et je suis rentrée chez moi avec qu’ils ne soient complètement défoncés.
Une fois, quand j’étais encore au lycée, donc à l’âge critique à ce niveau, le meilleur ami de mon grand frère (celui du début du texte donc) a roulé un join devant moi lors d’une fête chez mes parents. J’ai joué les filles blasées et impassibles, mais en vrai… ça m’a vraiment choqué ! J’en ai parlé à mes parents il n’y a pas longtemps, et ça les a un peu… bah, ça ne leur a pas plu.
Une autre fois, on avait organisé une petite soirée à la maison. Il y avait des copains de mon petit frère, deux à moi et un tout petit peu de mon grand frère aussi je crois. Un copain de Simon, mon petit frère, voulait fumer (du tabac). Mais personne dans les jeunes n’avait rien. Alors on a dit au gars d’aller demander à notre grand frère. Il a fait quoi ? Il a pris une clope et l’a coupée en deux, pour lui donner la partie avec le filtre. Ahaha. Je n’ai pu m’empêcher de faire remarquer à tout le monde que son geste était débile. Il ne voulait pas que le copain de mon petit frère s’encrasse les poumons… mais qu’est ce qu’il allait faire lui du reste de sa clope ? Se rouler un join. Est-ce que c’était un exemple à donner ?...
Un midi, je mangeais chez mes parents. Il n’y avait que mes deux frères et moi. A un moment, le grand nous demande si on fumait (du canabis). On répond. Et puis quelques secondes plus tard, je me suis mise à pleurer. Assez fort. Mais aucun d’eux n’a rien fait.
Toujours dans le même délire, je faisais un gâteau avec ma mère et elle a abordée le sujet. Pareil, je me suis mise à pleurer.
A chaque fois, j’ai pensé à Tom et ça m’a rendu triste. D’être si impuissante.
Je ne suis pas contre le cannabis. Je veux dire, je ne veux pas l’interdire, je ne veux pas que ça n’existe pas. Chacun est libre de fumer s’il en a envie. Mais à partir du moment où c’est destructeur… J’ai été une personne très vulnérable pendant un moment ces dernières années. J’aurais vraiment pu plonger et devenir accroc. Il aurait suffit que j’ai de l’argent. Que je sache à qui m’adresser. Et j’étais foutu. On a beau dire que ça ne rend pas accroc… je sais que j’aurais vraiment pu le devenir. Pour anesthésier mes problèmes, oublier que ma vie n’était pas celle que je voulais… J’ai eu la force de m’en rendre compte et de ne pas y goûter de trop… mais certains n’ont pas la chance que j’ai eu. Je ne veut pas me lancer dans un combat pour éradiquer ce mal, pas du tout. Mais… je préfère rester loin de ça. C’est comme l’alcool, je préfère ne pas y goûter, ne pas savoir à quel point je me sent mieux avec, ne pas y prendre goût, avant que le retour en arrière soit délicat. Je le redis, je suis une personne vulnérable, et je pourrais vite devenir accroc à quoi que ce soit. Je suis déjà accroc à la bouffe et à l’eau, merci, hein !