Optima

Réflexions sur le tatouage...

Avant de partir dans mon délire, je tiens à dire que tout ce que j’écris ce soir à propos du tatouage, de l’idée que j’en ai et tout, n’est vraiment que mon avis à moi. Mon but n’est pas du tout de… gêner qui que ce soit.
C’est juste que le sujet « tattoo » prend vachement de place dans ma tête en ce moment, et j’ai à fond besoin d’en parler, pour essayer de démêler tout ça. Je sais que mon point de vu n’est pas très traditionnel, alors… voilà. Je ne veux juste pas récolter de haine. (mais si t’as besoin de me faire comprendre que je suis folle, tu peux tenter quand même)

Je ne suis jamais rentrée chez un tatoueur. Pourtant, depuis un tout petit peu plus d’un an, je suis « tatouée ». J’ai mis des guillemets, parce que dans le fond, je ne me considère pas tout a fait comme tatouée. Des fois j’oublie que j’ai de l’encre sous la peau, haha ! Donc, sans être passée par la case tatoueur… ça veut dire, oui, que je l’ai fait moi-même. Ce sont deux petits V qui ont une symbolique, que je ne vais pas expliquer ce soir. Je les ai fait à quelques mois d’intervalles. Le premier est un peu raté parce que j’ai piqué trop profond et donc l’encre s’est étaler sous la peau. Le trait du second est vachement plus fin. Pas parfait, mais ça me va. Il n’y a que mon psy, mon petit frère et ma mère qui le savent. Il se situe sur la cuisse, donc… il se cache trèèèès bien.

Je pourrais avoir des regrets hyper facilement. Clairement c’est raté. Je montre ça à un tatoueur pro, il se prend la tête entre les mains avec une mine désespérée. Il me propose un recouvrement direct ! Pourtant… non, je ne regrette pas. Je sais très bien que le premier ne partira jamais, même au laser, genre… c’est techniquement impossible, l’encre est trop profonde sous ma peau. Alors de savoir que… Bah, tu sais j’aime écrire, garder une trace de… du moment présent, de qui je suis à tel époque de ma vie. Et bien, je me dis que quand je verrais ça en allant faire pipi dans 30 ans, oui peut-être que je me dirais un truc du style « mais qu’est ce qui m’a pris ! J’étais vraiment stupide en ce temps là !  » mais du coup, j’aurais une pensée pour la moi d’aujourd’hui. Je me souviendrais de mon appart de jeune adulte, du bon moment que j’ai passé à me piquer. Je me souviendrais de la note optimiste que j’ai mis dans la signification de ces deux V. Oui, j’aime l’idée de pouvoir marquer le temps.
Et puis c’est bête mais ça me rassure d’avoir ce truc sur moi. Partout où je vais.
C’est un truc qu’on peut pas me retirer. Bon, ok, si on m’arrache un carré de peau à cet endroit, on pourra mais euh… voilà quoi. Ça, ça me vient peut-être de l’hôpital psy, les inventaires, tout ça. Mon tatouage, je l’aurais toujours. Même sur une table d’opération. Même dans ma tombe (surtout que je voudrais me faire incinérer -lol-).
Donc, non, pas de regrets.

Franchement, je sais même pas si je suis « pour » ou « contre » les tatouages… Je suis en pleine ambivalence sur le sujet. Faudrait que je me mette d’accord un de ses quatre…

J’aime bien les corps sans tatouages. Mais en même temps… J’sais pas, un corps tatoué me parait plus… fini ? Plus habité ? Plus… ouais, j’sais pas. Plus autonome ? Dans le sens affranchit…

Bon, et donc, viens la question pour mes des prochains. Ou pas.
J’ai cherché des tatoueurs sur ma région. Y’en a un qui me plairait assez. Aucune idée de ses prix, mais c’est pas le problème (j’insinue pas que je suis riche, mais si j’économise, ça ira. Et merde, juste, c’est pas le problème!). J’ai été motivée plusieurs fois pour prendre rendez-vous, ou même directement me rendre au shop.
Et puis… là, j’ai un problème. Il y a une dimension qui ne me va pas du tout dans le fait d’aller chez un tatoueur. J’veux dire, ce dessin, je l’aurais toute ma vie dans la peau. Le gars, j’arrive, je lui décrit mon projet. Il va faire son truc. Mais ce sera jamais MON truc. Je porterais toujours sur moi, l’œuvre d’un autre. Et c’est le même problème si je lui demande de faire exactement telle chose. Ce sera toujours lui derrière l’aiguille (les aiguilles). Je… ça va pas du tout ça.
C’est mon corps.
Et puis, j’ai du mal à communiquer. -je sais plus ce que j’allais écrire après cette phrase- Je veux pas d’intermédiaire entre mon idée (qui je suis) et mon tatouage (mon corps).

Arrrrrght, putain, j’ai trop de mal à expliquer tout ça ! !

Et puis, j’aime pas la dimension… y’a le prix, et puis le lieu, et puis le moment. Comment on peut acheter un tatouage comme on s’achèterait une paire d’escarpin ? J’veux dire, ça n’a pas de valeur, c’est juste un genre de rituel. C’est un moment, c’est une idée, ça peut pas être mis en argent comme le serais une montre, une voiture, ou je sais pas quoi ! Oui, il faut bien payer l’artiste. Mais dans mon monde à moi, on est tous des artiste tatoueur. Franchement, si j’avais un tatouage fait dans un salon de tattoo, et que quelqu’un me demanderait combien ça m’a coûté, mais… je deviendrais folle !
Et puis ouais, il y a le lieu. Je veux être quelque part où je me sens bien… pas dans cette salle où les gens se font tatouer à la chaîne. Et puis je veux passer un bon moment, intime. INTIME.

Donc oui, je crois que je vais en rester au stick n’poke (tattoo maison). J’aurais peut-être pas des œuvres de ouf, mais ça sera à mon image… ce sera pas mieux que ce que je peux faire. Ce sera juste… moi.

Purée, ça m’énerve, je suis pas satisfaite du tout de ce que je viens d’écrire. Mais c’est pas facile, dans ma tête, même, c’est à peine des mots ! C’est plus… une sensation, un ressentiment.
Bon, pour le coup écrire ne m’a pas vraiment aidé. Mais je reviendrais à la charge. Un jour, j’arriverai à dire ce que je dois dire à ce sujet.

Faut savoir aussi que je me suis scarifié pendant un moment. Et je crois que oui, ça a un rapport. Je me tatoue un peu comme je pourrais me scarifier… On y reviendra, une prochaine fois !

Le tatouage est une forme d’art, mais je ne veux être la toile de personne d’autre que moi-même !