Purger sa peine
De retour chez moi.
J’ai le coeur un peu… serré ? C’est comme ça qu’on dit ? Mon neveu est entré à l’école la semaine dernière. Et… ça n’a vraiment pas l’air de lui plaire. Il en parle pas de lui même déjà, alors qu’il est plutôt du genre à aimer raconter ce qu’il vit. Et quand on lui pose des questions, il se tait, ou il esquive, il fait diversion. Hier midi à table il a dit clairement qu’il ne voulait pas aller à l’école. Il a dit de sa petite voix d’enfant triste qu’il aimerait mieux aller au travail avec sa maman pour l’aider.
Putain, c’était triste !
Le pire c’est qu’on sait pas c’est quoi le problème. Une adaptation qui va finir par bien se faire ? Un connard qui l’embête ? Les autres qui sont encore très bébé par rapport à lui ? Le programme de la maîtresse c’est de leur apprendre à compter jusqu’à trois pour la fin de l’année. Bah mon neveu il compte jusqu’à quatre, bientôt jusqu’à cinq…
Pour bien arranger les choses, depuis peu, il bégaye. Les mots viennent pas… facilement. On comprend ce qu’il dit quand même, mais pour peu qu’un tyran se foute de lui…
Purée, ça me fend le cœur. Et puis il en a pour environ 15 ans quoi ! Moi qui n’ai pas aimé l’école…
Et je m’attendais tellement pas à ça de lui. Je pensais que ça le rendrait enthousiaste ! Qu’il serait tout fière. Qu’il se serait fait des potes. Bah non. Il est tout triste quand il entend le mot école…
Et putain, je suis tellement impuissant.
Et c’est dégueulasse parce qu’il est intelligent. Il est curieux. Il aime apprendre. Et… peut-être que ça va lui couper l’appétit du savoir.
Pauvre petit chou…
Bon. Il a fait une semaine d’école. Ça va peut-être aller de mieux en mieux ?
J’espère tellement !