Optima

Cette femme qui trouve ça bizarre

Ma mère disait souvent « tu peux tout me dire ». Bah oui, tout et n’importe quoi peut sortir de ma bouche. Le problème c’est sa réaction !
J’ai parlé du bébé avec elle hier. Je regrette un peu. Mais j’avais besoin d’en parler à quelqu’un d’autre qu’à Éros. J’ai peut-être juste pas choisis la bonne personne. Mais ces dernières années j’aime être transparente avec mes parents. Peut-être que je devrais revoir ça...
Elle n’était pas contente. Elle avait l’air choquée. Limite déçue ? ! Inquiète en tout cas. Les gens ne me font pas confiance, je suis toujours en train de faire mes preuves. J’ai 26 ans et vraiment, je gère. Justement avoir un bébé c’est changer de rang. Je serais toujours la fille de mes parents, mais je serais avant tout la mère de mon enfant.
Elle n’a pas compris le projet. Elle n’a pas compris à quel point c’est réfléchit. Elle n’a pas compris comment, au delà de toute la difficulté que ça va être pour moi, ça va être une bonne chose.
J’en ai marre qu’à cause de ma maladie (que je gère plutôt bien) je doive sans cesse me justifier. Les gens ont toujours des doutes, ils veulent me protéger. Mais c’est pas de la protection c’est de la… de l’infantilisation (je trouve pas le mot que je veux).
Je me suis rendue compte à quel point elle me connaît mal. Je ne dirais pas qu’Eros me connait déjà hyper bien, mais lui il me voit dans mon quotidien, il m’écoute sans jugement, il me soutient et il m’encourage à faire des choses. Il est un moteur positif. Il me tiiiiire vers le haut, toujours. Putain j’ai énormément de chance de l’avoir rencontré. Il est bon pour moi. Et c’est pas l’amour qui me rend aveugle. Les preuves sont déjà là.
L’an dernier quand j’ai décidé d’adopter un chien, personne dans ma famille n’a sauté de joie. Ils avaient tous des doutes sur mes capacités à en prendre soin. A part mon petit frère (lui et Éros se ressemblent un peu) qui m’a aidé et qui m’a accompagné au refuge. Franchement dans ma famille c’est mon petit frère le meilleur, je l’adore ! Enfin bref, mes parents ils avaient peur de comment ça allait aller avec ce chien. Bah effectivement au début c’était très dur. Mais j’ai trouvé mes marques, ce chien n’a jamais manqué de rien et ça m’a aidé sur plein de points, j’ai progressé comme jamais grâce à lui. Et aujourd’hui, maintenant qu’il est mort ma famille me demande sans cesse « quand est-ce que tu vas reprendre un chien ? ». Genre « ça te ferait du bien !  » Bah oui !!!
Je me sens incomprise dans mes choix de vie. Dans qui je suis. J’ai l’impression qu’ils ne me connaissent pas. Et c’est quand même très agréable d’être reconnu pour ce que l’on est vraiment.