Attente, fiction, travail, viol.
Ehey ! Je suis dans la Ville de mes parents. Et il y a des hauts-parleurs qui crachent de la musique dans toutes les rues. C’est insupportable ! Heureusement, j’ai pensé a emporter mon MP4 (oui MP4, c’est so 2010, j’sais ça). Donc pour l’instant, j’ai mis un album de Gossip. C’est un album avec lequel j’ai longuement écrit une fiction il y a trois ans ? Dans ces eaux là. A chaque fois que j’écoute ces morceaux je repense a ma petite Valentine et mon Eliott. J’avais beaucoup écrit ! C’est la seule fois que j’ai tenu aussi longtemps sur une fiction. Mais quand même, c’est pas fini. Et… j’imagine que ça ne le sera jamais. C’est vraiment mal écrit. Genre le mec qui voudrait publier ça ferait bien d’aller consulter un ophtalmo ou même un psychiatre. Mais c’est… je tiens beaucoup a ce texte. J’me souviens j’étais a ma table, devant mon ordi, dans une sorte de trans. C’était assez cool. Ça glissait, je me prenais pas trop la tête.
Ça fait longtemps que j’ai pas écrit de fiction. J’aimerais bien reprendre cette sorte d’écriture. Mais… Ouais, dans le fond, qu’est ce qui m’en empêche ? La concentration ? Le… je suis trop dure avec moi-même. Trop exigeante. J’arriverais pas a écrire juste pour moi. Ce que j’ai fait pour Valentine et Eliott puisque personne ne l’a lu. Ou alors quelqu’un a fouillé dans mes affaires, hah !
Bon c’est nul ce que je raconte. On s’en fou. Je fais vraiment ça pour faire passer le temps.
N’empêche, j’ai un projet de fiction qui me suit depuis quelques années. Mais a chaque fois que je veux m’y mettre, je me retrouve face a un mur de problématiques. Il faut un minimum de cohérence dans ce futur écrit quoi.
Je change de musique.
De quoi on pourrait parler ? J’ai envie de faire pipi. Ça va aller, mais tu vois, ça occupe une place de pensée dans mon petit cerveau de dépressive qui a quitté l’école y’a longtemps.
J’aimerais bien me remettre a bosser "scolairement". Faire des maths, de la philo, de l’italien, de l’anglais, du néerlandais, apprendre des trucs quoi. Mais uuuh, c’est tellement compliqué de se remettre au boulot… Je me sens vraiment privée de quelque chose. Je devrais au moins essayer, encore et encore et autrement. Plutôt que de me contenter de me lamenter comme une crevette a qui on arrache le cul. Euh… ok, c’était quoi cette métaphore ?
J’ai quand même envie de faire pipi. Il est quelle heure ? 10h56. Ça fait une heure que ma mère est partie. Bon a 11h10, je vais la voir. Et maintenant je vais fumer.
18h05
Pourquoi j’ai remis le sujet sur le tapis ? Ah oui. J’en suis venue a penser au viol. Je crois que si je me faisais violer, bon on peut pas savoir avant que ça n’arrive en vrai, mais je pense que je serais le genre de personne a lâcher prise. A rester là sans bouger a attendre que le mec fasse son truc. Je serais dans une sorte de paralysie au niveau de ma pensée. Et je crois ça parce que c’est ce qui s’est passé avec mon Sierra Leonien (Sesay). Et la question est : est-ce que c’était du viol? ! Et putain, je ne sais pas répondre a cette question. Mais j’y ai pensé assez clairement y’a quelques minutes. Certains diraient que oui, ça l’était. D’autres diraient que non. Mais en fait, c’est hyper complexe de répondre a cette question. Parce que quand j’ai vu Sesay pour la première fois dans la rue, il marchait devant moi. Et je me suis dit, vraiment, je me suis dit "j’aurais jamais un mec comme ça dans mon lit". Donc a ce moment là, j’avais envie de lui. Mais avant qu’on ne le fasse, on a pris un café. J’ai voulu fumer. Je ne fume jamais a l’intérieur de chez moi. C’est sur le balcon ou au pied de la porte qui donne sur le balcon. Mais ce jour là, Sesay a insisté pour que je fume a l’intérieur, il disait que ça ne le dérangait pas. Mais moi ça me derangais. Pourtant, j’ai fumé a l’intérieur, comme Sesay le voulait. Donc. Y’avait bien un rapport de… Il était déjà au dessus de moi. Il m’intimidait. La chose a ne pas oublier non-plus, c’est que quelques jours plus tôt, j’avais demandé a Lionel s’il voulait bien coucher avec moi. Donc j’étais dans une démarche de… je voulais le faire. Mais… avec lui ? Comme ça ? A ce moment là ? En le connaissant si peu ? Je suis pas sure non… Je crois que j’avais peur de lui dire non pour deux raisons:
-parce qu’il m’intimidait,
-et parce que j’avais besoin de me sentir désirée puisque Lionel ne voulait pas de moi physiquement.
Alors a partir de ça, que faut-il répondre a la question : était-ce un viol ?
Ensuite, une fois qu’il a ejacule, il devait aller je sais plus où et il voulait que je vienne avec lui. Encore une fois, il a insisté. Mais j’ai refusé. J’ai réussi a refuser. Pourquoi ? Je sais pas trop… parce que ça aurait été sortir de chez moi, suivre un inconnu. C’était trop insecurisant pour moi. J’ai peut-être pas refusée explicitement de coucher avec lui parce que je me sentais en sécurité chez moi. Et que jamais de la vie je n’imaginais qu’on puisse me faire du mal chez moi. A part un enguelade verbale quelque mois plus tôt avec ma mère, il ne m’étais rien arrivé de dangereux. Le seul inconnu que j’avais laissé entrer chez moi était Lionel, un mec hyper respectueux. Et peut-être que c’est a cause de mon expérience avec Sesay que je me sens en insécurité des que quelqu’un sonne chez moi.
J’étais naïve. Et il en a profité. Mais… je pense pas qu’il l’ai fait exprès… Je pense pas qu’il ai eu le sentiment d’avoir insisté. Parce que j’avais pas l’air terrorisée. J’étais chez moi donc en confiance, juste intimidée. JUSTE intimidée ?
Je cherche pas a remettre la faute sur lui, j’ai ma part de… bon, il y avait ce contexte spécial dans lequel j’étais. C’est juste que… j’ai le sentiment que quelque chose m’échappe. Comme j’ai pu faire ça ? Il s’est forcément passé un truc. Je pouvais pas être pleinement consciente de ce qui se passait. D’ailleurs c’est sur que je ne l’était pas puisque j’ai compris ce qui c’était passée seulement quand je suis allée au toilettes après son départ. Alors est-ce que ce sont les circonstances qui m’ont empêchées d’être lucide ou est-ce que c’est lui ?
Et ouais je sais, c’était y’a trois ans mais… j’y pense encore. Et c’est… peut-être bien une sorte de traumatisme. Mon psy a voulu m’hospitalier quand il m’a vu le lendemain (ou surlendemain?) donc ouais, ça ne m’a pas laissé indifférente. Et je pense que ça a un impact sur ma vie sexuelle au présent et au futur. Parce que j’ai envie de baiser avec une autre personne mais… c’est compliqué. J’ai peur de… perdre le contrôle de nouveau. De le faire juste parce que le mec me dis de me déshabiller et de m’allonger. Et pas parce que moi je décide que oui, là maintenant, on peut le faire.
Ça me prend la tête. J’ai le coeur qui bat vite et une envie de… chocolat ? cigarette ? mutilation ?
Je vais faire les deux premiers, j’ai pas ce qu’il faut pour le troisième.