Optima

Première fois

Il y a deux ans, jour pour jour demain, j’ai vécu ma première relation sexuelle. Il y a des tas de sujets dont j’aurais aimé te parler avant d’aborder celui-ci. Mais j’ai besoin d’en parler maintenant, parce que j’y pense plus que d’habitude, étant donné que nous sommes début janvier. Je ne viens pas non-plus pour me vanter. Loin de là. J’ai honte de moi sur ce coup là. Mais c’est une chose que j’ai vécu, et qui change des trucs dans ma vie, dans ma façon d’être, dans ma manière de voir les choses. Les expériences nous forment dit-on…

Il y a deux ans, je venais de fêter mes vingt ans. J’étais toujours vierge. J’avais embrassé deux garçons différents, et pas un nombre incalculable de fois. Je sortais tout juste d’une rupture amicale/amoureuse. Ça m’avait rendu vraiment mal. Je perdais la seule personne avec qui… je perdais un ami de qualité. Quelques jours après cette rupture, à me morfondre chez moi, j’ai décidé de m’aérer. Je suis sortie faire les soldes. J’étais dans un état second comme… comme après une rupture je suppose. J’ai fait quelques achats. Dont un t-shirt noir avec la vierge Marie dessus, c’est très ironique. J’ai pris le tram pour rentrer chez moi. Tout se passe bien, la vie reprend son cours… Je sors du tram et prend la direction de mon appartement. Devant moi, il y a deux jeunes hommes sortis du tram également. On se dirige vers le même chemin et je les suis donc. Il faut savoir que j’aime regarder les gens, et je les observe donc marcher devant moi. Ils ne parlent pas français entre eux. Comme leur peau est noire, je me dis que c’est une langue africaine. Le garçon de gauche me plaît vraiment pas mal. Il a de l’allure, du style. Je me dis (je me lui suis vraiment dit), « jamais je n’aurais un type comme lui dans mon lit ». A un moment, pas très loin de chez moi, l’autre garçon (celui de droite) se prend ses écouteurs dans une sorte de barrière. Ils s’arrêtent donc pour remettre les choses en place. Je les dépasse alors et le mec qui me plaît me dit un truc. « Salut » ? « Bonjour »  ? Je ne sais plus. Comme je n’ai pas idée du tout que je lui plais, je me contente de lui faire un petit sourire et je poursuis ma route. Arrivée dans l’entrée de mon immeuble, je regarde dehors et je vois que le garçon qui me plaît me regarde. Je ne sais pas quoi faire. J’ai une seconde d’hésitation et je sors. On se rejoint. Il ne parle pas français. On échange donc quelques mots en Anglais, sa langue maternelle. Il n’a pas du tout l’accent britannique, et je le comprend à peu près. Mais mon niveau d’anglais est vraiment lamentable. J’arrive quand même à comprendre qu’il vient de Sierra Leone et qu’il a un cours de français à deux pas d’ici. Il me dit aussi qu’il m’avait repérée dans le tram déjà. On échange nos numéros de téléphone et on se donne rendez-vous ici dans une heure, à la sortie de son cours.
Je rentre chez moi et… je trouve la situation vraiment folle. Il faut savoir qu’à l’époque, j’avais encore moins notion qu’aujourd’hui de ce qui pouvait être bon ou mauvais pour moi. Je ne me posais pas les bonnes questions. Je suis plus vigilante à présent… enfin, je rentre chez moi, il est environ quatorze heure trente, je n’ai toujours pas mangé. Je finis un brownie que j’avais acheté la veille, je range, je passe un coup de balai. Et puis c’est déjà l’heure. Je prend mon portable et je file dans la rue. Au bout de quelques minutes, il arrive. On monte chez moi. Je lui offre un café. On parle un peu. Je cherche une carte d’Afrique dans mes manuel scolaire pour qu’il me montre ou se trouve la Sierra Leone. Il met du temps à trouver… (ça, ça m’a marqué). Mais finalement il met son doigt sur la bonne partie de la carte (les pays n’étaient pas écris dessus). Il m’explique qu’il est en France pour le foot, qu’il s’entraîne tout les jours dans un club. Je fume une cigarette. Lui ne fume pas, bien entendu, puisque c’est un sportif. Je suis très frustrée de ne pas pouvoir parler avec lui plus facilement. Pourquoi je n’ai pas plus travaillé mon anglais ? ! Il met de la musique sur son portable et tente de me faire danser, lui fait quelques pas. Il me reproche d’être… timide ? Puis il prend ma main. Il commence à dire « I like you ». Et franchement, je ne sais pas quoi lui répondre. Je commence à… je ne suis pas mal à l’aise, mais… je ne sais plus trop quoi faire. Après, je n’ai aucune idée de comment s’est arrivé, mais je me suis retrouvée sur ses genoux. On s’est embrassé. Et je n’aime pas ça. Et ce que j’ai peur ? Est-ce qu’il m’intimide ? Est-ce que j’ai envie de lui ? Je ne sais pas. Je ne pense plus. Je suis là, sur ces genoux, on s’embrasse, et dans ma tête, ça s’arrête là. On se lève. Il m’embrasse encore un peu, puis il montre le lit. Je crois que je lui ai déjà dit que j’étais vierge mais je répète « It’s my first time ». Comme pour lui dire « euh, t’es sur de toi ?  » alors que c’est à moi que j’aurais du poser la question. Il montre la fenêtre ouverte et je comprends qu’il veut que je la ferme, ce que je fais. Puis on se déshabille. Je ne cherche pas à me cacher. A l’époque, j’avais un corps… plutôt franchement pas mal en comparaison à aujourd’hui (on aura l’occasion d’en reparler). Mais maintenant que j’y pense, ça me paraît bizarre que j’ai été si peu pudique. Je ne profite pas de la situation pour le regarder lui (qui est à contre jour, en plus). Pourtant, il est franchement bien foutu. Une chance pour moi. Il me pénètre sans aucune difficulté, je n’ai absolument pas mal ni rien de tout cela. J’en suis d’ailleurs surprise. Puis… là on arrive au moment qui me fait le plus honte… Il ne fait pas le moindre mouvement de va et viens. Il reste en moi, et il me lèche l’oreille gauche. Au final il m’a plus enlevée ma virginité de l’oreille qu’autre chose. Ça dure quelques minutes. Puis il fait un rapide coup de va et viens et se retire. Ok, c’est fini. Il me demande un mouchoir pour s’essuyer mais je ne comprend pas et… là aussi j’ai honte, mais si tu lis encore un peu, tu vas comprendre pourquoi j’ai agis de la sorte, je lui tend deux préservatifs que mon frère m’avait donné quelques jours plus tôt (c’est une autre histoire). Il les prends, mais ce n’est toujours pas ce qu’il veut. Je ne sais plus comment, mais je finis par comprendre et lui donne un mouchoir. Il s’essuie, on se rhabille. Son portable sonne et il me dit qu’il doit aller quelque part. Là, tu te dis « il a tiré son coup et il vaut partir directe, le salaud ! ». Et bien non, il me propose de l’accompagner. Mais j’ai besoin d’être seule et je refuse (heureusement que j’ai refusé!). Il reste encore quelques minutes, on va dans ma cuisine, il dit bonjour au lapin. Avant de partir, il m’embrasse encore (et je n’aime toujours pas ça) et il s’en va.
Quelques petites minutes plus tard à peine, je me rend aux toilettes. Et là. Là… c’est seulement quand je sens tout ce qui s’écoule de mon vagin que je comprend. Je comprend que tout ça ne vient pas de moi. Je comprends qu’il a donc éjaculé en moi. Et que donc, nous avons couché ensemble, sans préservatif. Ok…
Je vais m’asseoir dans ma pièce principale. Je sais ce que j’ai à faire. Je dois aller à la pharmacie au plus vite. Je prend mon courage à deux mains et j’y vais. Je tombe sur un monsieur très gentil, qui ne me fait aucune réflexion pas cool ni rien. Je sors de la pharmacie et en face de moi, il y a un arrêt de tram. Je ne réfléchis pas très longtemps et je vais m’y asseoir. En attendant le tram, j’avale la pilule du lendemain, sans même lire la notice (je suis du genre à lire les notices des médicaments). Puis j’envoie un texto à mon frère pour lui dire que je dois le voir. On se retrouve (il sort des cours), on va chez lui. Je lui raconte (presque) tout. Il est très gentil avec moi. Il me propose de prendre une douche, ce que je fais. Il me prête un de ces caleçons. Il me fait remarquer que j’ai les lèvres violacées et un suçon dans le cou. On parle un moment, peut-être que je mange avec lui, puis je rentre chez moi.

Mais ce n’est pas fini ! Il y a une suite à cette histoire. Que j’écrirais plus tard. Là j’ai l’impression d’avoir… marché pendant plus d’une heure, je suis… pfiouf, vidée. Purée, ça fait du bien d’en parler.