Optima

moins

Mercredi, j’ai parlé de mon poids. Le lendemain midi, je mangeais une salade de pomme de terre. Avec des œufs durs et de la betterave rouge cuite. J’aime bien assaisonner mes salades avec des aromates. Là, j’avais mis de la menthe et de l’origan (ou du basilic?). J’ai fini mon assiette et il ne restait plus que quelques morceaux de menthe et d’origan (ou de basilic). Et j’ai regardé ça. Et ça m’a dégouté. Pas mon assiette vide, mais ces bouts verts restés dans mon assiette. Je sais pas, c’est bizarre, mais ça m’a dégoûté. Ça m’a fait penser à des insectes.
Et, depuis ce moment là, je mange beaucoup beaucoup moins. Y’a un truc qui s’est déclenché en moi. Je mange à deux à l’heure, j’en met le moins possible dans ma fourchette. Quand je pense à la nourriture, dans ma tête ça fait "non ! il faut pas manger, tu vas grossir!!!". Alors je mange, mais juste de quoi ne pas tomber dans les pommes. Je ressens de nouveau ce creux dans mon ventre, juste en dessous du plexus solaire. Et je suis fière. Et je me sens plus forte, bien que mon corps soit plus faible. Je prend enfin le contrôle sur quelque chose dans ma putain de vie. J’ai faim mais quand j’ai faim je n’entend pas mon ventre réclamer de la nourriture. J’entends juste la fierté. Putain ça y est, enfin ! Et je fume un peu moins aussi. Je ressens moins vite le besoin, l’envie de fumer. Je trouve ça curieux. D’habitude quand je mange moins, je fume plus.
J’ai été cherché de vieilles photo de moi sur un disque dur. Y’a quatre ans. Et wow. J’étais vraiment mince. 35 kilos, ça te change une personne. Et à qui je veux ressembler ? A cette fille du passé. Vraiment canon. J’ai l’impression de m’effacer derrière la graisse. De n’être plus que ça. Un tas de graisse à déplacer, à entretenir. Comme on se trimballerait un sac de sable de 10 kilos avec sois en permanence. Je vide le sac.
Aujourd’hui je me suis sentie assez molle. Mais en fait, c’était plutôt agréable. Comme si je me laissais mourir très lentement, très lentement, très lentement et que du coup, plus rien n’avait vraiment d’importance. En tout cas je tue celle que je suis aujourd’hui. Du moins en apparence. Je veux m’en défaire. Est ce qu’au final je me trouverais une remplacente, c’est pas sur, mais je tente.
J’ai juste peur que ça s’arrête.
J’ai peur de grossir, encore.
Pour le moment, je refuse de calmer ce petit cri qui vient de mon ventre. C’est pas possible. Non mec, je ne mangerais rien de plus aujourd’hui.

Sinon j’ai toujours pas écrit dans mon JI perso. Impossible à faire aussi. Comme si j’étais fâchée avec moi-même. Ouais.